Au mot “patient·e”, je préfère celui de “consultant·e” qui, par sa forme et son sens actifs, reflète une posture plus émancipatrice pour la personne qui sollicite de l’aide.

Dans mon parcours, je me suis retrouvée confrontée très tôt à la violence non-conscientisée de certain·es praticien·nes, notamment parce que je suis une femme. Et cela laisse des traces quand on n’a pas encore la force de s’affirmer.

En tant que “patiente”, ça a été pour moi tout un apprentissage que de remettre en cause les normes pour sortir de ces relations hiérarchisées, parce que j’avais tout simplement intégré l’idée qu’il y avait d’un côté les sachant·es et de l’autre les écoutant·es, ces personnes qui doivent attendre “patiemment” et sans broncher qu’on leur dise quoi et comment faire.

Si l’on peut reconnaître aux un·es une expertise technique sur les sujets pour lesquels on les sollicite, on se doit de reconnaître aux autres une expertise de leurs propres histoires, ressentis, envies et limites. Et c’est ce statut là que je leur reconnais quand je les nomme “consultant·es”.

Bien sûr, il ne s’agit pas de faire reposer l’entière responsabilité sur la personne qui demande de l’aide, mais plutôt d’instaurer un rapport plus horizontal, propice à l’écoute et à la bienveillance. Et je pense qu’il est de notre rôle, à nous accompagnant·es, de favoriser ces interactions pour aider chacun·e à reconnecter à son pouvoir du dedans, celui d’avoir droit à un avis et à s’opposer si besoin.

ACCOMPAGNER LES CONSULTANT·ES

Noémie Delfine

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