Exhumer nos fragilités, lézardes sur le bord de nos cœurs, non pas pour les brandir en martyr·es ou suppliant·es, mais pour les soigner elles et leurs ferments.
S’attarder sur nos bleus et nos entailles, comme autant de traces des murs que l’on a percutés et des gouffres dans lesquels on nous a précipité·es. Par volonté, erreur ou inconscience.
Tenter de colmater les fuites à coups de soudure et d’espoir, mais si certaines avec le temps se font cicatrices, d’autres subsisteront sous une couche de pansements d’artifices.
Se rappeler alors à cette finitude qui nous traverse, dans les interstices de nos corps vieillissants et les sillons ravagés d’une Terre spoliée de sa beauté et de son vivant.
S’appuyer en dernier salut sur nos brèches communes, arrimer nos liens à nos béances pour en prendre soin, éviter les murs et combler les gouffres.
Ensemble, faire de nos crevasses, des creux pleins.
ÉLOGE DE NOS VULNÉRABILITÉS
Noémie Delfine